Certains drapeaux marquent l’extension de barrières, d’autres sont placés pour s’y opposer. Qu’ils soient plantés pour célébrer, étendus pour garantir une place dans l’Histoire, ou brandis pour faire taire la culture, ils massent dans la conscience une essence collective de récits.
Au final, hisser un drapeau c’est un peu comme tirer une ligne dans le sable : une trace humaine temporaire dans un terrain vague et vivant en perpétuel mouvement. Un geste qui tente de transformer l’espace, de faire de son esprit le sien, incitant à la course de l’occupation pour exploiter ou protéger ses ressources.
Animé par le vent, un drapeau résiste à l’effacement et au temps, à la mesure de la portée de son message. Il cherche à rassembler, à être vu, perçu, à synthétiser l’inexplicable. (… )
Né d’un désir de dissoudre les frontières — géographiques, symboliques, intimes — entre les artistes, le projet relie les pratiques et sensibilités dont les chemins se sont croisés et dont l’individualité des gestes résonnent, s’inspirent, se prolongent.
Le projet a pris la forme d’une chaîne : chaque artiste invitéex par la personne qui l’a précédéex à exposer un drapeau et à transmettre à son tour le relais, passant par la Suisse, les Pays-Bas, l’Italie et Taïwan.
Rassemblés sur le toit de Zabriskie, l’ensemble de ces passages forment une constellation de gestes et de présences. « Finalement, c’est quoi un drapeau ?”— c’est une question dont la réponse rend ici hommage au lien, à la porosité des mondes et aux dialogues silencieux nourris par les rencontres éphémères et l’admiration à distance.”
Programme curatorial en collaboration avec Laura Van Der Tas
Avec les drapeaux de:
Melina Wilson
Andrea Salerno
Jan Pieter Karper
César Brun
Mong HsuanTsai
Nolwenn Salaun
Federico Pozuelo
Ambra Viviani
Natalia Trejbalova
Texte de Laura Van Der Tas